Assemblée Nationale : Débat intense entre l’honorable Djeumeni Benilde et le Minrex sur la question controversée de la double nationalité réclamée par la diaspora camerounaise

Depuis l’ouverture de la session parlementaire de juin, les ministres du gouvernement sont tenus de répondre aux questions des députés. C’est dans ce cadre que l’honorable Djeumeni Benilde a interpellé le ministre des Relations Extérieures, Lejeune Mbella Mbella, sur la problématique sensible de la double nationalité, un sujet qui suscite depuis longtemps de vives réactions au sein de la diaspora camerounaise.

Lors de cette séance, l’honorable Djeumeni a exprimé son mécontentement face à ce qu’il perçoit comme une application discriminatoire de la loi sur la double nationalité. « Monsieur le ministre, pourquoi la double nationalité est-elle appliquée de manière sélective dans notre pays ? Ndedi Eyango a été écarté de la course pour le poste de PCA de la Socam à cause de sa double nationalité. De même, lorsque Hervé Emmanuel Nkom a voulu se présenter comme député, des recherches ont été menées jusqu’à Paris pour prouver qu’il avait la double nationalité. Cependant, dans ce même pays, des sénateurs et des ministres sont nommés malgré leur double nationalité. J’ai les preuves que certaines hautes personnalités de ce pays ont la double nationalité. Pourquoi donc cette application sélective de la double nationalité ? », a-t-il demandé, selon une publication sur la page Facebook officielle d’Equinoxe.

En réponse à ces préoccupations, le ministre Lejeune Mbella Mbella a expliqué que ce n’était pas de son ressort de nommer ou d’écarter des individus en fonction de leur statut de nationalité. « Ce n’est pas moi qui nomme X ou Y. Quelle que soit l’autorité qui nomme, ces personnalités bénéficient de ce qu’on appelle en droit ‘le droit de préemption’. Ce n’est donc pas au ministre des Relations Extérieures d’expliquer pourquoi Hervé Nkom et Ndedi Eyango sont écartés à cause de leur double nationalité, alors que d’autres ministres avec le même statut ne le sont pas », a-t-il rétorqué.

Cet échange met en lumière une problématique récurrente au Cameroun, où la question de la double nationalité est source de tensions et de controverses. La diaspora camerounaise réclame depuis longtemps une révision de la législation sur la double nationalité, afin de permettre une participation plus juste et transparente dans la vie politique et économique du pays.

La double nationalité au Cameroun est un sujet complexe impliquant des dimensions juridiques, politiques et sociales. Elle est souvent perçue comme un privilège pour certains et une barrière pour d’autres, ce qui alimente un sentiment de frustration et d’injustice parmi ceux qui se sentent exclus. Cette situation soulève également la question de l’égalité devant la loi et de l’uniformité dans l’application des règles.

Plusieurs membres de la diaspora ont exprimé leur souhait de voir des réformes concrètes et inclusives qui permettraient à tous les Camerounais, quelle que soit leur nationalité, de contribuer pleinement au développement de leur pays. Ils estiment que la reconnaissance de la double nationalité pourrait renforcer les liens entre le Cameroun et sa diaspora, apportant ainsi des bénéfices économiques et culturels significatifs.

Avec l’échéance électorale de 2025 en vue, il reste à voir si cette question sera sérieusement abordée par les autorités compétentes. La demande de la diaspora pour une reconnaissance officielle de la double nationalité représente un enjeu majeur pour l’avenir du pays, et sa résolution pourrait marquer un tournant dans les relations entre le Cameroun et ses citoyens à l’étranger.